mercredi

Ballade de l'attendue

Tant que la belle, ce monde parcourez,
armes à la main, et le coeur endurci,
tant que la guerre, point ne vous lasserez,
vos amours sombrent au loin, dans l'oubli.
Vous me voyez ci à pleurer, meutri :
rêvant à vous, embrasser ma chérie.
Le desespoir pour seule cajolerie,
de votre absence, mon âme se résoudre.
Ayez pitié, d'une telle idolâtrie,
Venez enfin, mes souffrances dissoudre.

Votre existence tout entière vouée,
aux cultes obscurs, de la diplomatie,
n'en sera guère plus grande, sachez,
dans la mémoire des hommes, imprécis.
Tandis que mon coeur, envers vous transi,
s'ouvre à votre éternelle suprématie,
Déjà règnez-vous, à jamais sur ma vie,
depuis cet infernal coup de fouldre.
Pardonnez moi tant, de vile jalousie,
Venez enfin, mes souffrances dissoudre.

Depuis longtemps, le sommeil m'a quitté,
en m'arrachant, aux entrailles l'appétit :
Morbide pâleur, des yeux creusés,
qui voient approcher mort, et maladie.
Entendez l'appel, d'une voix en sursis :
avant qu'elle s'éteigne, qui vous supplie,
de lui rendre une dernière fois compagnie
puissiez vous, alors seulement l'absoudre.
Abrégez, cette trop lente agonie,
Venez enfin, mes souffrances dissoudre.

Princesse le service de la patrie,
n'exige point une telle incurie,
Princesse le temps, nous presse d'en découdre :
Emprutons le chemin de nos envies,
venez enfin, mes souffrances dissoudre.

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